Monet/Mitchell, promenade à Vétheuil

Comme au musée de la Piscine à Roubaix, le dispositif imaginé par le musée lillois dans le cadre de des 150 ans de l'impressionnisme et des prêts initiés à cette occasion par le Musée d'Orsay n'est pas ample. Qu'importe, à l'image du travail accompli par Bruno Girveau depuis son arrivée au Palais-Beaux-Arts, c'est aussi sur un large travail de médiation que repose le parcours proposé par cette double exposition. Du côté impressionniste, la salle propose un parcours retraçant la vie de Monet avant de déployer d'un côté le double regard du peintre autour de la ville de Vétheuil à deux moments de la vie du peintre. En 1880, le peintre peint la Seine envahie par la glace et saisit superbement les reflets de la lumière sur les glaçons. À l'aube du XX^ème siècle, dans le cadre de ses séries, il capte Vétheuil, le matin et Vétheuil, soleil couchant donnant à voir le changement des teintes et des lueurs avec une maestria. Entre les deux, éclairé par la médiation, c'est l'évolution de l'homme et de l'artiste que le parcours donne aussi à voir.

Quelques pas plus loin, Joan Mitchell, artiste américaine arrivée en France à partir de 1968, elle aussi installée à Vétheuil, en donne trois représentations monumentales que présente le musée. Les gestes de l'artiste y dessinent la hauteur des troncs autant que la profondeur des champs et de leurs teintes... et, presque un siècle plus tard, répondent au regard de Monet. Dans la rotonde de l'atrium, c'est une autre proposition qui attend le visiteur, une invitation à « Ralentir, contempler, méditer » : placé devant une œuvre et accompagné par une méditation guidée, le visiteur y est poussé, en douceur, à approfondir son regard sur une œuvre.