Sortir : Vous êtes invitée au festival écopoétique Les Frondaisons porté par la Maison de la Poésie ce samedi. Quelle importance revêt pour vous la rencontre avec les lecteurs ?
Cécile Coulon : La première chose, c'est que les livres sont lus par des gens et que j'ai envie de savoir qui les lit ou qui va les lire, et la meilleure manière de le savoir c'est d'aller à leur rencontre partout en France. J'ai une vraie préférence pour tout ce qui est au-dessus on va dire de Nevers, je suis plus nord de la France que sud de la France pour être tout à fait honnête, et l'équipe des Frondaisons m'a proposé de faire un truc que j'adore faire, qui est le jogging littéraire. Et je trouve que c'est une bonne façon de commencer un festival que de dire à ceux qui veulent courir dans la nature le matin, « allons-y ensemble ».
Ce dont je me rends compte c'est que ça permet de discuter différemment, que ça met un peu plus le corps en mouvement plutôt que d'être assis sur une chaise et d'écouter quelqu'un parler, et vraiment de pouvoir faire ça je trouve ça trop bien, et je trouve ça trop sympa que des organisatrices soient partantes. C'est ce que je fais sur des festivals, depuis un an je propose toujours cette forme là, et à chaque fois ça marche très bien, il y a du monde qui s'inscrit. C'est toujours une super ambiance, on parle pendant, on discute après, de livres, d'écritures, et c'est beaucoup plus détendu qu'une rencontre classique.
Sortir : Et moins solennel.
C. Coulon : Oui c'est moins solennel exactement, et donc je leur ai proposé, j'aurais dit voilà ce que je peux proposer, et ils m'ont dit allons-y, apparemment le lieu s'y prête bien aussi.
Sortir : Est-ce que ces rencontres ont un impact, ont une résonance aussi dans votre travail ? Ou est-ce que c'est d'abord le plaisir d'une rencontre simplement humaine ?
C. Coulon : Je pense qu'il y a les deux, dans le sens où il y a évidemment ce plaisir de rencontrer des gens. et de parler avec des gens avec qui on crée quelque chose qui n'est pas forcément de l'amitié ou de la passion, mais qui est juste le sentiment d'avoir discuté avec quelqu'un avec qui on a envie de discuter.
Et après, au-delà de ça, c'est la première partie de votre question, je pense que ça fait quand même 20 ans que je fais ce métier, quasiment, et depuis 20 ans, à faire un certain nombre de rencontres par an, je me rends compte d'à quel point ces moments me nourrissent énormément.
Non pas que j'ai envie d'utiliser la vie des autres, mais plutôt... Ça m'aide à me rendre compte de la nuance qu'il faut avoir en soi pour comprendre et pour écrire, parce qu'en fait, chacun se débat avec ses propres actes et avec ses propres problèmes, et il se trouve que quand on écrit de la poésie, la plupart des gens vous racontent leurs problèmes, ils vous racontent comment ils font, ils vous racontent ce qui se passe dans leur famille, et c'est une preuve de confiance énorme et que je n'ai pas envie de trahir, donc ça m'aide à la fois à déjà être à l'écoute, parce que le métier d'écriture pourrait être très orgueilleux et très auto-centré, et c'est parfois le cas. Or, je trouve que ces moments-là, moi, m'aident à écouter les autres plus qu'à m'écouter moi-même, et surtout, à comprendre ce qui se passe aussi dans la vie des autres, parce que c'est une très bonne façon de rentrer dans leur existence par la petite porte.
Sortir : Au-delà de votre présence dans le cadre du festival, un temps de résidence de quelques jours est également prévu.
C. Coulon : Oui, il y a un temps de résidence qui est prévu en partenariat avec la Maison de la Poésie, pendant lequel moi je vais avoir un temps d'écriture qui vient juste après le festival pendant une semaine, et ensuite un deuxième temps qui vient en juin pour pouvoir mener à bien un projet créatif avec à la fois la Maison de la Poésie et la Comédie de Béthune qui prête un lieu pour pouvoir travailler. Je fais de moins en moins de résidence, mais c'est aussi une façon de pouvoir écrire dans des lieux que je connais peu ou mal, et de découvrir des festivals, et surtout de sortir un peu de chez moi. Autant je suis allée beaucoup en Picardie, et à Lille ou au Mont Noir, mais je n'étais pas encore venue de ce côté-ci, j'ai hâte.
Sortir : Cette résidence a-t-elle pour objectif de déboucher sur une création ou un rendu ?
C. Coulon : Je pense que ça va se jouer en le faisant. La Comédie de Béthune nous prête le studio, on va voir au plateau ce qu'il se passe, sachant que je serai avec Livia Vincenti, qui sera également présente aux Frondaisons. Elle est plasticienne, peintre et chorégraphe. Elle est avec moi en résidence pour m'aider à écrire et pour créer autour de ma propre écriture, c'est-à-dire faire de la peinture, de la mise en scène. On va pouvoir voir ensemble ce que ça donne, à la fois sur le papier, mais aussi au plateau. Il serait bien qu'il y ait un rendu à la fin, une forme à la fois écrite et jouée, concrète, évidemment.
Sortir : Une autre forme que ce que la rencontre littéraire, le footing, qu'il y ait un autre moment de partage et de création, différent de ceux qui existent déjà ?
C. Coulon : Oui, sachant que ceux qui existent déjà sont assez nombreux, mais à travers le lieu, le temps et l'espace qui nous est accordé pendant ces deux semaines, essayer d'encore imaginer autre chose, ce serait incroyable. Il y a quand même la grosse question de l'écriture qui prime avant toute chose, mais j'ai très bon espoir qu'on ressorte de Béthune avec quelque chose d'assez nouveau de visuellement percutant, et aussi d'avoir un texte qui soit à la hauteur de ce que j'attends de moi.
Sortir : Est-ce que ces écritures, autres que celles du roman, de la poésie, sont un territoire que vous avez également envie d'explorer ?
C. Coulon : Je pense que la question des formes d'écriture différentes a toujours été présente en moi dans le sens où j'ai écrit des chansons, j'ai essayé d'écrire du théâtre, il y a des supports aussi très différents où je peux à la fois écrire sur du papier, en ligne, sur les réseaux sociaux, comme en bibliothèque. Donc la question du support et du format multiple m'a toujours beaucoup intéressée, après malheureusement les journées ne durent que 24 heures, mais je pense que les résidences servent aussi à ça, à tester des formes et des supports variés, à voir ce que ça nous amène en tant qu'artiste, à l'énergie qu'on va puiser à cet endroit-là.
C'est un peu comme quelqu'un en cuisine qui cuisinerait toujours avec les mêmes éléments et sur les mêmes plans de travail, si un jour on lui dit on va te donner un laboratoire nouveau avec des épices nouvelles, qu'est-ce que ça va changer ? Et je pense que c'est un peu ça qui se passe. Est-ce que la recette va être différente ? Est-ce qu'elle va être meilleure ? Moi je le vois comme ça, qu'est-ce qui va sortir dans le texte et sur la scène ?
Sortir : Est-ce que le format, la destination ou le cadre impacte ce que vous écrivez ? La poésie naît-elle dans des moments de fulgurance, de liberté ? Faut-il une forme de discipline, de cadre pour écrire un roman ?
C. Coulon : J'aime bien votre question sur la contrainte et la liberté parce que je pense qu'il y a une espèce de contradiction énorme chez moi qui est que j'ai besoin de me mettre à une table pour écrire, c'est clair, et en même temps j'ai l'impression que c'est comme ça que je trouve une forme de liberté. J'ai l'impression que dans la discipline que je m'impose, qui n'est pas de la motivation, qui est vraiment de la discipline de tous les jours, en tout cas quand je décide d'écrire 2-3 heures par jour, une fois que j'y suis j'ai l'impression ensuite d'ouvrir mon cerveau et que tout est possible. C'est par la discipline, par la contrainte que vient la liberté.
Le roman c'est très discipliné, ça se joue avec un cadre qui est presque un cadre horaire. Je sais que j'écris mieux le matin, je sais que je suis bien avec une table, un ordinateur et un café très fort avec moi, alors que la poésie c'est un peu tout le temps. Ça peut être dans un train, au café, chez moi, n'importe quand. Dans mon téléphone, ça peut être à l'oral, ça peut être dans un cahier. La poésie est beaucoup plus éparpillée et spontanée que le roman pour moi.
Sortir : La poésie aujourd'hui connaît un regain d'intérêt, vous évoquiez les formats différents et les formats de rencontre originaux. Est-ce que pour vous ça rend la vie plus simple quand on écrit de la poésie ou est-ce qu'il faut quand même se battre pour exister et rester présente ?
C. Coulon : Je crois que vous avez absolument raison sur le fait que depuis quelques années, on voit qu'il y a plus d'appétence pour les textes poétiques, c'est clair. Après, on partait quand même d'assez bas. En revanche, j'apporte une nuance, c'est que là on parle des livres publiés qui traitent de poésie. Je pense que beaucoup de gens, dont je fais partie, ont eu accès à la poésie par la musique par exemple, ou le cinéma, ou d'autres façons de proposer des textes. En ce moment, les recueils de poèmes connaissent une sorte de petite hype, dirait-on. Pour moi, évidemment que je vais prêcher pour ma paroisse et vous dire que plus il y aura de recueils de poèmes qui seront mis sur table dans les librairies et ailleurs, mieux ce sera.
Qu'est-ce que ça veut dire la normalité en poésie, je ne sais pas, mais le principe d'un poème c'est que c'est censé vous dire des choses sur vous-même que vous n'êtes pas capables, par vous-même, de dire sans qu'il y ait quelqu'un d'autre avec vous. C'est-à-dire, c'est censé en une phrase ou en une page vous raconter ce que vous êtes et donc de vous aider à avancer quand les choses vont ou ne vont pas. Moi, c'est comme ça que je le vois. C'est quelque chose que vous avez avec vous, c'est un texte, c'est un recueil, c'est une phrase, c'est une page que vous gardez avec vous parce que quelqu'un que vous ne connaissez pas a réussi, en quelques mots, à vous comprendre tout en ne vous jugeant pas. Sortir : Est-ce que la poésie est aussi un espace où vous parlez peut-être plus facilement de vous ? C. Coulon : Oui, complètement. Autant les romans sont très peu autobiographiques, autant la poésie n'est qu'autobiographique. Et alors, ce qui est assez étonnant, c'est que je l'assume complètement. C'est-à-dire que je ne suis pas capable d'écrire des poèmes qui ne parlent pas de moi.
Il m'arrive, il y a quelques poèmes qui sont des poèmes de commandes, par exemple, qui parlent de mes amis, mais il y a toujours un lien avec ce que je ressens pour eux ou pour mon paysage. Donc, la poésie n'est qu'affaire de cœur. Et en ça, elle est à la fois très douce et très brutale. C'est une sorte d'espace où l'ennui et la pudeur n'existent pas, d'une certaine façon.
C'est parce qu'en ayant l'impression de dire des choses qui sont tellement intimes qu'on aurait l'impression d'être impudiques ou d'être ennuyeux pour les autres, en les racontant, on se rend compte que beaucoup de gens ont le sentiment d'être aussi ennuyeux et impudiques s'ils avaient à dire ces choses-là.
Sortir : Vos recueils de poésie avancent vers une forme de douceur. Cela répond-t-il à une évolution aussi personnelle ou est-ce aussi un besoin, une forme de quête ?
C. Coulon : Les ronces, c'était des poèmes d'adolescence, en tout cas de fin d'adolescence, donc de moments de grand tourment, enfin de tourments, de grandes questions intérieures de ce que c'est que d'avoir 20 ans dans les années 2010. Et je pense que ça va vers une sorte d'apaisement, mais pas un apaisement qui serait bête, qui serait un apaisement sur comment y arriver, comment le maintenir. Et en fait, ça passe aussi par des ruptures. Or, la rupture, c'est souvent difficile. Souvent cruel, difficile, triste. On passe de la dureté à la douceur, mais tout cela ne se fait pas sans déménagements. Sortir : Est-ce que vous vous posez la question du format en démarrant l'écriture, ou est-ce que c'est le cheminement de l'écriture qui finit par déterminer la forme que prendra le projet ? C. Coulon : Je pense que c'est plutôt le cheminement de l'écriture. Je pense qu'au départ, je peux partir d'un paysage, d'un mot, d'un événement, mais quand même, en écrivant, je me rends compte non pas de l'histoire que je raconte, mais du support ou du format. L'histoire que je vais raconter, je la connais quand je commence à écrire. Est-ce que ça va être un poème ? Est-ce que ça va être un roman, une pièce de théâtre, une pièce radiophonique, un monologue ? Ça, je me rends compte quand je commence à écrire.
Et je crois que c'est l'urgence du langage, le langage que j'ai utilisé, qui va déterminer la forme du texte. Sortir : Vous écrivez déjà depuis une bonne vingtaine d'années, l'expérience vous aide-t-elle ou vous arrive-t-il encore de vous surprendre dans votre démarche d'écriture ?
C. Coulon : Je crois que, là encore, j'ai une contradiction là-dessus, c'est-à-dire que d'un côté, j'ai l'impression, après ces vingt ans, de mieux savoir ce vers quoi je tends quand j'écris. Et en même temps, je sais à quel point ça peut être un piège de croire qu'on sait parce qu'on a un peu vieilli.
Je sais que l'expérience est à la fois une très bonne conseillère, mais c'est aussi un peu un piège. Donc, j'essaie toujours de me dire, garde en tête, qu'il y a d'autres chemins possibles que ceux qui te paraissent les plus ouverts, en tout cas, que tu connais le mieux. Donc, je pense que j'ai du mal à répondre simplement à cette question parce que je fais toujours très attention à ne pas m'enfermer dans l'idée que l'expérience serait mieux déterminante que l'aventure. Sortir : Est-ce que c'est important pour vous aussi d'être une porte-parole de ce que peut être la poésie et de ceux qui peuvent l'incarner aujourd'hui, de la défendre ? On ressent quand même davantage de bienveillance et de curiosité mutuelle que d'agressivité et de jalousie entre les poètes et les poétesses d'aujourd'hui.
C. Coulon : Je crois que les poètes et les poétesses d'aujourd'hui ont compris quelque chose de formidable. C'est qu'on avance mieux en quinconce ensemble que chacun dans son coin. Et ça, c'est certain. Et que cette bienveillance, elle existe vraiment. Et il y a aussi un soutien mutuel les uns avec les autres et les unes avec les autres. Ensuite, si je peux promouvoir le texte de quelqu'un d'autre, de quelque manière que ce soit, je le fais, que ce soit par les réseaux sociaux ou en traduisant ou en en parlant à la radio. Par exemple, sur France Culture, j'ai fait une émission qui s'appelle L'instant Poésie, où tous les jours, je propose un poème. Pour moi, c'est aussi une façon de me dire, il va y avoir 36 poèmes qui vont être lus à la radio à une heure de plutôt grande écoute et écoutables. On n'avance jamais tout seul en littérature, que ce soit en poésie ou en roman, on avance toujours avec les œuvres des autres. C'est un mouvement d'ensemble.
Sortir : Vous publiez régulièrement, vous le disiez, depuis une vingtaine d'années, sous plein de formats différents. Quelle est la part d'urgence et de nécessité, dans la mesure où le statut d'auteur est quand même fragile et que ce n'est pas forcément peut-être toujours évident de gagner sa vie en écrivant ?
C. Coulon : C'est une bonne question que vous posez. En fait, le statut d'auteur, il est fragile parce qu'il n'y en a pas un qui ressemble à l'autre, parce que les vies de chacun sont très différentes et que le statut est évidemment extrêmement différent. Si vous avez des enfants ou pas, si vous avez un métier à côté ou pas, selon le nombre de livres que vous publiez, selon si c'est de la jeunesse, si c'est de l'essai, si c'est du roman, tout ça modifie ce qu'est le statut de l'auteur.
On est assez d'accord pour dire qu'il est précarisé, ce statut. Même si, pareil, j'amène une nuance, je trouve que depuis quelques temps, les maisons d'édition, en tout cas certaines maisons d'édition, font un vrai travail de réécriture des contrats pour qu'ils le soient moins. Il faut quand même noter ça, en tout cas. Je pense que je publie et j'écris beaucoup, d'une part, parce que c'est une nécessité, parce que c'est devenu mon métier très vite. Ce qui était ma passion est devenu mon métier. Or, je crois qu'il n'y a rien de plus luxueux que de se lever le matin en faisant le métier qu'on adore faire. J'ai très vite adoré écrire, et écrire est devenu mon métier. Je ne sais pas vivre autrement qu'en écrivant.
Après, je m'interroge beaucoup... Faut-il pas écrire moins, mais publier moins ? Ça, c'est une vraie question que je me pose. Et ces dernières années, j'ai essayé d'espacer, en tout cas pour les romans, avant, c'était tous les un an et demi, maintenant, c'est tous les deux ans et demi, ou trois ans parfois. Il y a les recueils de poèmes qui sont venus assez tard, mais qui sont là, et pareil, c'est tous les deux ans, maintenant. La question qui est la mienne, c'est : dans quelques années, est-ce que je serai en mesure de publier moins ? Mais là, on pourrait avoir cette conversation pendant une heure, parce que moi, ça me ferait du bien de publier moins, c'est clair. Ça me permettrait, par exemple, de prendre des vacances, ce qui doit être quelque chose d'incroyable. Mais il y a aussi une sorte de roulement du milieu de l'édition, c'est-à-dire où les éditeurs et les éditrices ont tendance à ne pas vous pousser à publier moins.
Je ne dis pas qu'ils poussent à publier plus, mais quand vous avez un rythme de croisière qui est intégré, que ce soit par les éditeurs, les libraires, lectrices et lecteurs, on a tendance à vous dire, si ce rythme-là, vous convient, pourquoi le changer ? En vrai, j'aimerais diminuer. Mais le statut d'auteur fait qu'il faut que je me penche très sérieusement avec un éditeur et surtout un banquier sur qu'est-ce que ça signifie que de publier moins. Sortir : Cela peut-il passer par la recherche de formes d'écriture différentes ? Ou est-ce que votre endroit c'est d'abord celui du livre ?
C. Coulon : Je crois que mon objet premier, c'est le livre, mais en même temps, évidemment, il y a les réseaux sociaux parce que je suis beaucoup sur Instagram. Et là, ce qui m'intéresse actuellement, mais c'est tout à fait nouveau, c'est l'écriture en ligne via des newsletters et via des plateformes. Ça, je vais normalement lancer ça dans les semaines qui viennent, voir ce que ça donne, ce qui me permettrait de continuer à écrire, mais d'écrire uniquement pour les gens qui ont envie de recevoir et de ne pas faire des livres dont certains finissent au pilon.
Ça, c'est une première chose. Ensuite, j'ai brièvement travaillé à l'écriture d'un jeu vidéo il y a une dizaine d'années, et j'avais aimé ça. Mais que ce soit la télévision ou le jeu vidéo, ça demande de travailler en équipe beaucoup. Et il y a encore chez moi quelque chose du travail très solitaire que j'aime. Mais actuellement, je travaille avec une scénariste, un scénario de film, pas du tout tiré de mes œuvres, mais où j'aide quelqu'un. Et je trouve que travailler à deux sur une histoire, je trouve ça incroyable, j'adore faire ça. Mais ça aussi, c'est très, très nouveau. Je découvre actuellement ce que c'est que ce processus-là, et je trouve ça assez vivifiant.