Un novembre pour surprendre en Normandie

Figures, silences et gestes sculptés
Camille Claudel traverse la scène comme un souffle contenu dans Les Mains de Camille, présenté par la compagnie Les Anges au Plafond (du 26 novembre au 6 décembre à Mont-Saint-Aignan). Un corps dont les contours réapparaissent à mesure que la mémoire s’active : sculptée à la voix, au violoncelle, au papier froissé, sa vie resurgit à travers quatre femmes en scène — comédiennes, marionnettistes, musiciennes.

Mémoires collectives, récits engagés
Le 29 novembre, à Houlgate, Si une histoire frappe à ta porte !, de la compagnie Les Sans Rois, remonte le fil de notre rapport à la narration, des grottes de Lascaux aux séries Netflix. Destiné aux adolescents et adultes, le spectacle explore le pouvoir des histoires — celles que l’on invente, que l’on tait ou dont on hérite — à travers un jeu d’ombres, de masques et de mots ciselés. Entre philosophie douce et poésie en mouvement, cette proposition rare réveille l’intelligence sensible des spectateurs.

Premières lumières, premiers frissons
Un lit, une veilleuse, des ombres qui s’étirent… et un enfant qui décide d’en finir avec la peur : c’est Marre d’avoir peur !, présenté par la compagnie Le Cri Wilhelm le 23 novembre à Tourville-la-Rivière. Ce conte initiatique s’adresse aux tout-petits dès 3 ans avec humour et douceur. Marionnettes, musiques discrètes, jeu d’acteur très physique : tout s’accorde pour désamorcer les peurs nocturnes, celles qui paralysent et celles qui nous construisent. Les 29 et 30 novembre, à Rouen, l’Opéra de Normandie se transforme en laboratoire festif à l’occasion du BIG BANG Festival. Dans un joyeux capharnaüm organisé, les enfants déambulent de mini-spectacles en installations sonores. Ici, une machine musicale à manipuler. Là, un orchestre fou qui joue dans le noir. Et ailleurs, un concert dessiné en direct. Sons, gestes, voix et images s’amusent à bousculer les cadres.

Voix collectives, élans scéniques
Du 20 au 22 novembre, au Théâtre de la Foudre à Petit-Quevilly, la compagnie Nouveau Jour présente 4211 KM. Ce chiffre évoque une distance. Mais dans cette création chorale, il désigne surtout une traversée intérieure. Entre textes documentaires, corps en mouvement, archives et images, les récits parlent de départ, attente, langue, absence, espoir. Sans pathos, avec pudeur, le spectacle fabrique une mémoire partagée à travers les voix d’aujourd’hui.