La directrice du Louvre-Lens, Annabelle Ténèze emmène avec elle 5000 ans d'histoire dans un voyage sur les berges du nouveau fleuve du temps, au fil d'une galerie entièrement réinventée.
Depuis son ouverture en 2012 la galerie du temps du Louvre-Lens n'a connue aucune modification majeure, jusqu'à aujourd'hui. Une galerie réinventée ouvre ses portes ce 4 décembre au Louvre-Lens avec plus de 250 oeuvres exceptionnelles provenant notamment du musée du Louvre à Paris et du musée d'archéologie national. Exposées dans cette galerie de 3000m², elles racontent plus de 5000 ans d'histoire. Cet ensemble magnifique a été travaillé pour présenter au mieux ces chefs-d'oeuvre d'histoire en jouant avec les reflets et leur placement dans ce fleuve du temps. De plus, des explications cruciales à une meilleure compréhension sont fournies via d'astucieux cartels accompagnés de dessins explicatifs réalisés avec l'aide de plus de 200 habitants de Lens. Créés par sept artistes différents, des tableaux et sculptures contemporaines sont aussi exposées dans cet espace qui se veut lui-même une oeuvre contemporaine. Quoi de mieux que des artistes d'aujourd'hui pour apporter un regard historique et nouveau sur ces oeuvres anciennes ?
Zoom sur quelques oeuvres
A l'entrée de la galerie, se trouve ce bloc sculpté figurant un cheval, c'est la plus vieille oeuvre de la galerie, datant de 22000-17000 av. J.-C, elle provient du site du Roc-de-Sers en Charentes. C'est incroyable d'avoir pu retrouver un vestige aussi ancien que celui-là.
Ensuite, dans la continuation de la galerie est exposé ce buste de la reine Néférousobek datant de 1800-1795 av. J.-C. Elle fut la première femme-roi d'Egypte. Cette oeuvre très rare fait partie des cinq statues connues de Néférousobek. Elle est là pour montrer que les femmes aussi sont présentes dans l'histoire et qu'elle peuvent être toutes aussi importantes que les hommes.
Un peu plus loin, une allée de six sphinx datant de 380-362 av. J.-C entoure le visiteur. À cette date ces sphinx se faisaient face sur les bord de la voie processionnelle qui menait de la vallée du Nil jusqu'à la nécropole dédiée au taureau sacré Apis. Ils ont été replacés de manière à reproduire la scène le mieux possible.
Après la rangée de sphinx, se trouve cette petite statuette de sanglier datant de 100-200. Elle en dit beaucoup sur la rencontre des cultures celtiques et romaines. Le sanglier est souvent présent dans l'art celte sur les armes gauloises, peu à peu il se fond dans les rites et les croyances romaines, en témoignent la qualité et les détails du bronze. Il est représenté de manière plus réaliste que dans les objets celtes plus anciens.
Finalement, après la Préhistoire, l'Antiquité et le Moyen-Age arrive la Renaissance, l'époque baroque avec le tableau de Guido Reni David tenant la tête de Goliath réalisé de 1604 à 1606. L'évidence que l'art a évolué y est très perceptible au gré des courbes et des volutes, avec ces explosions de couleurs qui renforcent l'expressivité de visages et des attitudes.
Publié le mercredi 4 décembre 2024 par Gustave B.
Louvre-Lens, 99 rue Paul Bert, gratuit, https://www.louvrelens.fr