Animal artificiel et société de consommation

Artiste protéiforme, Franck Dion, à l'aide de ses astucieuses projections sur des créations en relief (le vidéo mapping qui permet d'animer des volumes) donne vie à un étonnant bestiaire autant qu'il en profite pour égratigner la mondialisation et la société de consommation. Le point de départ créatif de son univers ? Une multinationale du nom de Cococh Industry qui aurait développé une solution à tous les besoins de l'humanité en donnant vie grâce à la science à des animaux artificiels qu'elle exploite sans vergogne pour livrer lait, sushis, tranches de jambon et bien plus à travers toute la planète.
Sous des airs un brin moqueurs, le parcours déploie une approche pleine de légèreté et de rondeurs dans le sillage de créations plutôt mignonnes et colorées qui se succèdent dans tableaux astucieux. Derrière l'apparence merveilleuse et ludique de ce petit univers, en creux, l'artiste raconte les rouages d'une machine prête à tout pour satisfaire les moindres desideratas de consommateurs effrénés... et inviter chacun à se questionner sur les impacts de ses comportements. Ces machines animales interrogent évidemment aussi le rapport de chacun au vivant, à la nature et au lien entre le naturel et l'artificiel et à leur place dans nos vies. Une médiation ludique et pertinente proposée par le Musée d'histoire Naturelle de Lille permet de prolonger l'expérience et la réflexion autour d'ateliers scientifique ou créatif et proposer aux jeunes visiteurs une démarche pleine d'une saine curiosité. Idéal pour les vacances et gratuit jusqu'à 12 ans : que demander de plus ?